Fête de la betteuse 2025

Pourquoi fêter le Battage des récoltes

Si, l’on exclut le concours des vaches laitières de 1989, cette fête de la batteuse
du 14 Septembre 2025 serait la 14 ème depuis la première en 1980.
Ce, d’après des notes laissées par l’illustre et ancien président du Comité
des fêtes de St Héand à l’époque des premières éditions, (je cite l’illustre Mr
Robert Déchaumet).
Mais, pourquoi, fête-t-on une assez longue et précautionneuse corvée que
sont les moissons, le stockage et le battage des blés et autres céréales ?
La première raison qui vient à l’esprit, est la transmission de la mémoire de
nos anciens.

Mais plus concrètement, si on énumère les différentes taches annuelles paysannes : labours, semi, fenaison, récoltes et engrangement des fourrages,
soins et élevages des animaux domestiques… Les moissons et récoltes des
céréales qui viennent en fin des belles saisons de l’année représentent la
rémunération annuelle du travail de la ferme pour l’année. (blé, pain, ne sont
t’ils pas des symboles pécuniaires ?)
Cet ouvrage final qu’est le battage de la paille requière de l’efficacité, donc de
la main d’oeuvre. D’où la cohésion des paysans pour les fauchages et stockages
des gerbes en pignons. Et à plus forte raison pour leurs battages. Très
anciennement, ceux-ci se faisaient au fléau. Puis petit à petit sont arrivées
les machines à battre dites Batteuses. Les acteurs se rendant le service de
ferme en ferme, la cuisine induite par ces regroupements prend des airs de
fête. Les parts de ’’pâté’’ (pâtisserie aux pommes) que vous pouvez vous
procurer sur cette fête sont le symbole de la récompense offerte à ceux qui
ont oeuvré à cette corvée.

Quelques mots sur la moisson : C’est à dire le fauchage et la récolte des
céréales en épis : Froments, orges, seigles, avoine, sorgos, etc…Avec l’avènement
des batteuses, une autre machine est entrée dans les fermes. C’est
la lieuse. Cette lieuse tractée par deux boeufs ou vaches liés au joug puis le
tracteur, coupait la paille sur pied et la liait en gerbes. Pour le passage de l’attelage,
il fallait ouvrir à la faux un passage (alias : tour) tout autour du champ.
Les gerbes étaient rangées en pignon pour y terminer leur maturation sans y
moisir ni prendre l’eau des pluies.

Passeurs de gerbes, coupeur de liens, engreneurs, porteurs de sacs de grains
vers les greniers, évacuateurs de la paille battue et j’en passe, sont les postes
pourvus par les acteurs du battage autour de la batteuse. Et cela en prévoyant
les roulements de ces personnels en particulier lors des repas et autres, sans
interruption du battage.
Selon l’importance des fermes, le battage y durait jusqu’à une journée. Pendant
la semaine précédant le battage, la maîtresse de maison recevait l’aide
de membres de sa famille pour l’anticipation des nombreux repas à fournir.
Celui du soir, surtout s’il clôturait le battage de la ferme était particulièrement
copieux et festif… Selon la distance et l’importance du prochain lieu
de battage; le soir même, les machinistes pouvaient y déplacer et caller la
batteuse. Sinon, ils le faisaient tôt le lendemain. Il arrivait que pour les petites
exploitations, ce soit les gerbes qui étaient approchées de la batteuse plutôt
que le contraire.
Nous enfants, nous courrions accueillir la batteuse et ses machinistes à son
approche du village. Je ne me souviens plus si nous battions les jeudis (jour
sans école à cette époque) ou si nous en étions dispensés…

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